Ça y est, les 30 jours sont passés (assez vite !), et je suis trop contente de partager avec vous mon ressenti sur cette pratique de la méditation.
Introduction
J’avais déjà pratiqué la méditation via des applications. Je me posais là, assise en tailleur sur un tapis, le dos droit comme on m’a dit, et j’écoutais la voix de l’application. Je faisais les trucs quoi. Je le faisais pour être bien, être moins stressée. Étais-je moins stressé ? Oui, sûrement, un peu. Est-ce que j’ai continué ? Non, j’ai un peu lâché l’affaire.
Laissez-moi vous rendre compte de mes sessions au jour le jour et je vous donnerai ma conclusion sur cette nouvelle habitude entrée dans ma vie, mais surtout sur ma façon de la pratiquer. Je vous précise ici la durée de ma pratique, mes observations sur les tensions ou sensations musculaires, le flux de mes pensées, mes éventuelles émotions.
Mon carnet de méditation
JO : Première introduction supervisée par un instructeur en méditation, Joachim Vallet. J’en apprends beaucoup sur la posture à adopter pendant la pratique. Assise, sur une chaise ou en tailleur, le bassin antéversé, plus haut que les genoux, les hanches en rotation externe, le dos droit. Tonique mais détendue.
PREMIÈRE SEMAINE
J1 : 20 minutes. C’est long. Tensions musculaires qui apparaissent au cours de l’exercice (fessiers). Beaucoup de pensées. Tristesse car je me vois traverser Paris déserté, en voiture et avec un masque (nous sommes en plein confinement).
J2 : 20 minutes. Toujours long. Beaucoup de pensées, passées et futures. Tension épaule gauche qui apparaît au bout de 10 minutes et s’accentue quand mon chat monte sur le lit alors que ça lui est interdit. Cette tension dans l’épaule gauche (que je ressens souvent) est-elle le fruit de tout ce que je ne peux pas contrôler ? Puis la tension s’est mise à aller et venir au rythme de ma respiration. Tension ressentie sous la clavicule gauche puis un peu à l’épaule droite. Plusieurs fois recentrée sur la respiration. Regard tourné vers l’intérieur (yeux clos). Mes pensées se sont calmées. À la fin, sensation d’unité corporelle.
J3 : 20 minutes. Toujours long. Tension épaule gauche mais qui s’atténue avec le temps. Douleur aigüe sur le côté gauche du ventre, remontée jusque dans la poitrine. Sensation agréable à la fin. Me suis centrée sur le contact de mes mains sur mes genoux.
J4 : 20 minutes. Toujours long. Épaule ok. Beaucoup de pensées sur ce que j’ai à faire. À la fin, apaisée. De plus en plus spectatrice de mes pensées. Images fictionnelles, comme des scènes de film : c’est une sortie de corps !
J5 : 20 minutes. Toujours long. Pensées très intenses, pas de douleur. Pratique effectuée en fin de journée. Mauvaise nuit après : un lien ?
J6 : 20 minutes. Moins long. Juste après ma séance de renforcement musculaire. Très agréable. J’ai piqué du nez : sortie de corps ! Dérangée plusieurs fois par mon téléphone mais suis retombée en état de somnolence. Pensées plus lointaines.
J7 : Je retrouve Joachim pour une session de 2h où l’on pratique en groupe et échange nos ressentis. Pratiques de 30 min, 20 min et 10 min. 1ère session de 30 minutes longue mais très agréable avec images fictionnelles et somnolence. Beaucoup de fatigue après. Beaucoup de pensées dans les 2 autres sessions, peu agréable.
DEUXIÈME SEMAINE
J8 : 20 minutes. Fin de journée. Assez nerveuse avant cette session. Apaisée après. Douleur ressentie à droite dans le bas du dos. J’ai basculé mon bassin encore plus en avant, j’ai emmené ma respiration à cet endroit, beaucoup moins de tensions après.
J9 : 20 minutes. Tard le soir. Agréable. Bonne nuit après.
J10 : 20 minutes. Beaucoup de tensions musculaires. J’ai fait comme à J8 : les tensions sont peu à peu passées.
J11 : 20 minutes. Long. Session après un cours de yoga et une séance de relaxation. Mes pensées m’ont sautées au cerveau de manière assez vive..! Peu agréable. Tension épaule gauche.
J12 : J’ai séché..! Après 1h de vélo et 30 minutes de barre au sol, esprit capricieux qui a refusé de se concentrer et ne voulait pas perdre 20 minutes à ne rien faire… Idiotie… Mais…
J13 : 40 minutes ! Ma culpabilité ne m’a pas laissée tranquille, j’ai rattrapé ma session de la veille. 1ère fois que je pratique dès le réveil (après pipi et eau chaude). Pas trop long ! Après une mauvaise nuit (car trop devant mon écran à vouloir terminer un article), ce fut très réparateur. Esprit plus clair. Concentration sur la respiration +++ et sur mes sensations corporelles extérieures (l’air qui entre et sort de mon nez, contact de mes mains sur mes genoux, de mes pieds sur le canapé…). Tension dans le cou à gauche, j’ai basculé mon bassin vers l’avant, la tension a diminué.
J14 : Méditation guidée avec Joachim. 30 minutes puis 2 sessions de 10 minutes. Douleur musculaire dans le dos à droite qui n’est jamais passée. Puis observation du comportement de nos pensées : le but de la méditation est d’observer son mode de fonctionnement (quels types de pensées ? Envers qui ?) et de l’accepter ! Ne pas mettre les pensées sous le tapis mais les toucher du doigt et les laisser passer.
TROISIÈME SEMAINE
J15 : 20 minutes. Ok. Assise sur un tabouret (la douleur d’hier ne m’a pas plu !), mes hanches en rotation externe, j’étais plutôt confortable. Déconcentrée par mon chat qui jouait à côté. Pas mal de pensées sur mes tâches à accomplir.
J16 : 30 minutes. J’ai essayé une méditation guidée par la musique puis par les paroles. C’est passé beaucoup plus vite mais aucune conclusion sur ce qu’il s’est passé, sur mon fonctionnement.
J17 : Encore séché… Pas fait le matin donc c’est passé à la trappe !
J18 : 40 minutes. Dès le lever du lit. Pas trop long. Quand des images viennent, je ne suis plus dans mon corps. Me suis sentie décalée, penchant à droite et tension dans le cou à gauche, me suis recentrée, ça tirait moins.
J19 : 20 minutes. Ok. Dès le lever
J20 : 20 minutes. Ok. Dès le lever.
QUATRIÈME SEMAINE
J21 : 20 minutes le matin + session supervisée le soir. On a travaillé sur la posture. Étrange sensation de mon dos qui se relâche et de mon buste qui part en avant par à coups. Comme si chaque petit muscles de la colonne (les paravertébraux, entre chaque vertèbre) se relâchaient les uns après les autres. On continue à observer les pensées : on peut être à la fois dans le corps et dans la tête, ce n’est pas l’un ou l’autre. Pas de combat, il faut rester en amitié avec ce qu’on est, avec ce qu’on vit.
Focus sur la respiration : à l’expiration, on donne et on créé de l’espace, à l’inspiration on prend, on emplit l’espace. L’expiration doit être puissante, le ventre rentre loin, l’effort est soutenu. |
J22 : 20 minutes. Ok. Je me focalise plus sur la respiration que je laissais un peu de côté au profit de « l’observation de mes pensées ». Je suis plus dans mon corps grâce à la respiration.
J23 : 20 minutes. Assise sur un tabouret. Ok.
J24 : J’ai décidé de faire 10 minutes la matin et 10 minutes le soir. Je pense que 10 minutes après le boulot me feront du bien pour retrouver de l’énergie.
J25 : 2 fois 10 minutes. Top !
J26 : 10 minutes au lever. Pas de tension. Mise en position d’observateur de mes pensées Þ beaucoup moins de pensées !
J27 : 20 minutes au lever. Idem.
J28 : Session de groupe guidée. 30 minutes puis 20 minutes et 10 minutes. Travail sur la joie. On entend par « joie » le sentiment que l’on a lorsqu’on est amoureux ou lorsqu’on se sent léger comme après avoir appris une bonne nouvelle. L’idée est de se reconnecter à ce qui peut nous faire ressentir cette sensation corporelle que l’on au niveau de la poitrine. Le but n’étant pas d’éprouver ce sentiment mais de lui laisser la place pour qu’il puisse exister. Prendre conscience que malgré les factures, malgré les tracas de la vie quotidienne, la joie est présente et partout. Je me suis reconnectée à un souvenir heureux passé qui m’a rendu très nostalgique. Des larmes ont coulé. Bouleversée mais vivante.
J29 : 10 minutes au lever. Avoir cette notion de joie rend la pratique différente qui s’inclue alors dans un tout.
J30 : 10 minutes au lever. RAS
Conclusion
Contraignant ?
La pratique a été un peu contraignante. Il faut la faire au saut du lit (après pipi et verre d’eau chaude), sinon ça risque de passer à la trappe et ça serait dommage ! Je vais l’intégrer à mon rituel quotidien pour rester en forme 🙂
Anti-stress ?
Je ne dirai pas que c’est une pratique anti-stress en soi mais qu’elle peut l’être tout à fait. J’ai vécu la méditation comme un désir de connaissances, sur moi, sur les autres. Comment mon corps réagit, comment je peux le bouger pour ne plus avoir mal, où vont mes pensées, vers quoi elles sont tournées… J’ai pris conscience de la puissance de la respiration pour réintégrer mon corps. Alors que mon cerveau était parfaitement au courant ! Mais c’est mon corps qui a compris. Parfois ma tête oublie, et c’est normal.
Comment je vais poursuivre ma pratique
Je vais continuer à pratiquer 10 minutes tous les matins et je vais essayer de rajouter 10 minutes le soir, en semaine tout au moins. 20 minutes c’est vraiment long pour moi. Et comme je sais que l’habitude se met en place uniquement avec la répétition, c’est le meilleur moyen pour moi d’en faire un rituel.
Quête de soi
L’erreur à faire est de prendre cette pratique comme un rituel bien-être, elle l’est mais ce n’est pas son but. Vous comprenez la nuance ? À vouloir en faire une technique anti-stress, je pense que on y met beaucoup trop d’attente et qu’on finit par être déçue. La prendre comme une quête de soi, avec un désir de connaissance fort est beaucoup plus utile, intéressant et enrichissant à mon sens. Et ça n’enlève en rien l’effet anti-stress qui peut pointer le bout de son nez.
Et si je veux méditer ?
Résumons ici les choses qui sont importantes durant la pratique :
Posture assise, en tailleur avec coussin sous les fesses, ou sur une chaise |
Bassin en antéversion |
Hanches en rotation externe, elles tournent vers l’extérieur |
Genoux sous les hanches (coussin sous les fesses !) |
Le dos droit, tonique mais détendu (épaules basses) |
Respirer par le nez, j’inspire, le ventre se gonfle, j’expire le ventre rentre loin à l’intérieur |
Je laisse mes pensées venir, je ne suis pas en lutte contre elle |
J’adopte une position d’observateur par rapport à mes pensées |
Je pratique à la même heure chaque jour |
Je n’en attends rien, je suis curieuse |
Je laisse la place à toutes les sensations qui se présentent à moi, je les accueille |
Un grand merci à Joachim Vallet qui m’a fait découvrir cette pratique avec plus de profondeur.
Retrouvez ici mon interview de Joachim Vallet, instructeur en méditation
Et vous ? Comment pratiquez-vous ? Quels effets ressentez-vous ? Comment vivez-vous la méditation ? Dites-le moi dans les commentaires !
Et bien bravo pour ta ténacité Déborah !
C’est chouette d’avoir cette expérience presque en live.
Je te rejoins sur le fait de ne pas aborder la méditation dans un but précis, c’est un chemin que l’on s’offre et il faut être ouvert à tout ce qui peut survenir …
En tout cas ce sont des moments cadeau que l’on s’offre c’est déjà pas mal !
Bises contemplatives
Merci Carole pour tes commentaires toujours constructifs 🙂 Oui, ce sont des moments cadeau comme tu dis, et il faut s’efforcer de ne pas faire l’impasse dessus…
Bisettes